22 empans et 1 palme
Le travail de Leïla Pile a pour point de départ le contexte spatial. Sa pratique du textile est conceptuelle, performative et artisanale. Elle réalise un arpentage des lieux au moyen de son outil le plus personnel : son corps. La prise de mesure est une exploration sensible et une compréhension des échelles et des espaces qui l’environnent.
Ici, l’artiste applique son protocole de travail à l’espace intérieur de la vitrine. Avec sa main dont le pouce et l’auriculaire sont imprégnés de pigment, elle suit une ligne, la trace et la révèle. C’est un geste qui fait apparaître la largeur de la pièce. Le corps de l’artiste devient unité de mesure, l’envergure de sa main jalonne son propre parcours. Telle une écriture, une succession d’empreintes transparaît au travers des fenêtres.
Une seconde ligne – réplique de la précédente – a été tissée. Les fils de chaîne* ont été au préalable tendus directement dans l’espace, de manière à s’ajuster à sa largeur le plus précisément possible. Pliée sur elle-même et disposée dans la vitrine, la bande tissée matérialise la mesure réelle, souple et transposable du lieu investit. Elle en devient l’archive. En parallèle, le chemin arpenté avec les doigts est restitué dans cette bande.
*La chaîne est l’ensemble des fils d’un tissu disposés parallèlement au sens de la longueur du tissu et entre lesquels passent perpendiculairement les fils de la trame.
22 empans et 1 palme, 2024, performance, 2 min 30, Art au Centre #14, Liège.
Prise de vue, montage : Mathieu Cayrou
22 empans et 1 palme, 2024, tissage, teinture, laine, coton, 450 x 8 x 0,1 cm.
Vues d'exposition, 2024, Art au Centre #14, Liège.
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